Manuscrit médiéval

Qu’est-ce qu’un manuscrit médiéval ?

Au Moyen-Âge, les écritures tenaient un rôle très important, que ce soit dans l’enseignement ou dans la communication. Peu importait les supports élémentaires utilisés, l’essentiel était de pouvoir transmettre un message. L’écrit a permis de suivre le cours de l’histoire de l’époque médiévale. Le Moyen-Âge est d’ailleurs le grand début de l’histoire du livre. Mais comment définir plus explicitement le manuscrit médiéval ? Comment était-il fabriqué ? Que contenait-il ? Les réponses dans cet article.

 

Le manuscrit médiéval : définition

Au Moyen-Âge, il n’y avait pas encore d’imprimerie. Mais la société médiévale vouait déjà une importance accrue pour l’écriture. C’est grâce à leurs écrits qu’ils se communiquaient, hormis le dialogue.

Le terme Manuscrit vient des mots latins « scriptus » et « manu ». Le manuscrit médiéval consistait en un document écrit à la main. Il ne s’agissait pas de papier, mais plutôt de peau d’animaux, principalement de veau et de mouton. L’encre se composait de suie et d’acide tannique, et les couleurs s’obtenaient grâce au pigment extrait de minéraux, notamment le cinabre et le minium.

La majorité des manuscrits médiévaux étaient des ouvrages réalisés par des moines copistes. Mais plus tard, ils étaient copiés par d’autres personnes dans but d’en donner accès au public. Le manuscrit était surtout utilisé par les organisations religieuses comme les monastères et les églises. Plus tard, ils sont aussi utilisés dans l’enseignement.

 

Comment était fabriqué un manuscrit
médiéval ?

L’édition du manuscrit médiéval suivait déjà un processus bien élaboré bien que l’imprimerie était encore inexistante. Les moines copistes aimaient écrire, mais aussi dessiner en ajoutant de belles couleurs vives et dorées. Voici les détails sur l’élaboration d’un manuscrit médiéval :

La plume

Tout était écrit à la main. Les écrivains disposaient d’une plume naturelle. C’étaient des plumes d’oiseaux, principalement d’oies et de cygnes. Les plumes de meilleure qualité étaient celles qui se trouvaient juste au bout des ailes puisqu’elles étaient bien longues et fines, donc agréables à prendre en main. Cependant, leur forme permettait de les adapter aux droitiers et aux gauchers. Les plumes de l’aile gauche convenaient aux gauchers et celles de droite étaient plus appropriées aux droitiers. La plume était encore travaillée de façon à obtenir une pointe afin de s’en servir comme correcteur. Il suffisait de gratter sur la partie à corriger pour effacer l’encre.

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L’encre

Il se composait d’eau, de la gomme, de sels de fer ou d’acide tannique, mélangé à de la suie. On l’appelait l’encre de galle du chêne, car il s’obtenait à partir des chênes qui entouraient les œufs des mouches à galle. Les galles du chêne étaient d’abord broyées à l’aide d’un objet volumineux et lourd. La poudre obtenue est ensuite mélangée au sulfate de fer et à l’eau. Le tout devait être exposé au soleil pendant plusieurs jours pour que l’acide gallotannique s’en libère. Il s’agit d’un liquide de couleur violet, mais comme l’encre est trop fluide, on y ajoutait de la gomme afin de l’épaissir.

Les couleurs

Les couleurs s’obtenaient à partir de pigments extraits de minéraux. Le rouge et l’orange venaient du minium, le bleu s’obtient du lapis-lazuli, et le rouge vermillon, du cinabre. D’autres couleurs pouvaient être obtenues des plantes ou d’animaux comme le sépia qui vient de la seiche. Ce qui fait la particularité des manuscrits médiévaux, ce sont les peintures artistiques qui les décorent. Pour que les pigments offrent une parfaite adhérence au parchemin, ils sont d’abord mélangés au blanc d’œuf battu ou au jaune, en fonction de la couleur. La dorure, quant à elle, était composée à partir de feuille d’or et de glaire d’œuf. C’est ainsi que les artistes ont pu créer de belles enluminures dans les manuscrits enluminés.

 

Le support

Dans la majorité des cas, les moines utilisaient un support en peau d’animal. Le parchemin en peau de veau est appelé vélin, c’est le support d’écriture le plus sollicité pour sa finesse et sa douceur. La préparation de la peau était simple : on utilisait la chaux pour humidifier la peau afin de retirer les poils et toute autre tache comme les restes de chair. Ensuite, la peau était posée délicatement sur un support bien plat. Il fallait la gratter et la blanchir pour qu’elle soit encore plus esthétique. Une fois séchée, la peau était découpée de façon à obtenir des feuillets plus ou moins fins. Plus pratique encore, on remarquait des piqûres bien visibles sur chaque feuille. Il s’agit des lignes de réglure sur lesquelles il fallait écrire. Une fois que les pages sont remplies d’écriture, elles sont ensuite réunies en sections et pliées. Pour donner la forme d’un parchemin ou d’un livre.

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La reliure

Les feuillets de parchemin étaient pliés de manière à ce qu’ils forment un cahier de plusieurs pages. Pour ce faire, les fabricants procédaient de façon astucieuse. Ils utilisaient des âmes de cuir pour installer horizontalement les feuillets dans l’ordre. Les bords sont ensuite cousus pour former le livre. Une fois le tout rassemblé, la couverture est ensuite décorée de dessins ou de broderies. La couverture étant assez épaisse et bien préparée a permis de bien conserver l’état des livres jusqu’à aujourd’hui. On peut d’ailleurs en trouver au Musée des Beaux-Arts d’Agen ou à la Cathédrale de Pise.

L’usage des manuscrits médiévaux

Les manuscrits médiévaux sont les premiers ouvrages qui ont donné naissance à la littérature française. Ces écrits ont apporté un souffle nouveau à la langue française puisque les mots, maniés avec soin, permettaient de créer des œuvres pleins de richesse.

Dans son ouvrage « Il faut sauver les manuscrits du Moyen Âge », Solange Michon parle du déchiffrage du contenu des manuscrits. Il n’a pas été facile de connaître ce que racontaient les textes, et aujourd’hui même, il existe encore des manuscrits qui n’ont pas pu être déchiffrés, comme le Manuscrit de Voynich.

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La majorité des manuscrits contenaient des textes religieux relatant la vie des saints. Ils étaient commandés par les seigneurs. Ces derniers demandaient à ce que les copistes rédigent leur biographie dans l’objectif d’en faire une propagande. D’autres présentaient des romans écrits en langue romane dont la plupart racontaient la vie de la chevalerie ou des croisades. Le Roman Renart, très célèbre, raconte, sous la forme de nouvelles, la vie de la société médiévale.